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Profession: Conservateur-Restaurateur

Ni tout à fait de la gestion de collection, ni tout à fait de la chirurgie...pas vraiment de l'artisanat et encore moins de l'art, pourtant liée à tous les domaines précédemment cités, la conservation-restauration est l'évolution scientifique de la restauration, rendue pointue. Et exit les restaurants ! Figurez-vous que dans les six années qui mènent à la profession de conservateur-restaurateur du patrimoine, ayant eu l'enseignement de l'italien, on m'a déjà demandé si c'était pour maîtriser les différentes pasta "alla bognolese o alla carbornara"...


Le Conservateur-Restaurateur est soumis aux régulations déontologiques statuées par l’ICCROM, l'ICCOM CC et l’ECCO ; notre serment d'Hippocrate si vous préférez ! (Lire l'article qui distingue le conservateur, le restaurateur, le conservateur-restaurateur, et tout un tas d'autres couvre-chefs)

Le conservateur-restaurateur pratique soit la conservation préventive, soit la conservation curative, soit la conservation-restauration, mais jamais la restauration seule.

La CONSERVATION PREVENTIVE consiste à ralentir la dégradation d'un objet sans intervention directe sur les matériaux constitutifs du dit objet.

Il s'agit de conditionnement ; (dépoussiérage), contrôle de la température, de l'humidité, de la disposition dans un meuble, de la conception de boîtes ou de pochettes sur mesure dans des matériaux chimiquement neutres, qui agissent comme barrière en tamponnant les interactions avec l'environnement (pollution, lumière, etc.).

Un conditionnement peut prendre la simple forme d'une boîte en carton chimiquement stable, monté par système de pliage, sans colle ni agrafes. ©Ségolène Girard

La CONSERVATION CURATIVE permet d'intervenir de façon minimale sur un objet en état de dégradation avancée, qui ne peut être traité de façon plus poussée (temps, moyens financiers, quantité importante) simplement pour le stabiliser, sans pour autant rechercher à restituer son état d'origine. C'est la solution idéale pour les archives et livres qui doivent être numérisés, ou bien consultés sans être exposés : le temps de travail, souvent colossal, est ainsi réduit et l'objet de nouveau accessible, les traitements esthétiques sont mis de côté. Cela peut-être également un choix minimaliste, et vers lequel les conservateurs-restaurateurs se tournent de plus en plus afin d'éviter des traitements trop interventionnistes, sur lesquels il est difficile de faire marche arrière. Par exemple quand la solution idéale n'a pas encore été scientifiquement trouvée.

Ce dessin à l'encre est nettoyé à sec, les déchirures consolidées par le verso, puis glissé dans une pochette Mélinex pour faciliter la manipulation et la consultation (polyester stable). Il n'y a pas eu de bain, de retouches, ou de comblement des lacunes : les bords sont naturellement irréguliers lors du façonnage du papier, ici fait à la main. ©Ségolène Girard, Rudolf Schlichter, Le jeune Jésus et le démon, collection privée

La CONSERVATION-RESTAURATION désigne l'ensemble des opérations directes sur un objet, indissociables les unes des autres, qui visent à retrouver l'objet perdu dans sa dégradation (visibilité réduite, manipulation impossible), sans modifier son statut ou l'intention du créateur original. ​Elle commence généralement par un dépoussiérage, et se termine de préférence par un conditionnement ; une étape propre à la conservation. Les interventions intermédiaires sont plus ou moins invasives. Si elles ont lieu d'être, c'est qu'elles ne peuvent pas être évitées pour la sauvegarde de l'objet. Elles sont considérées avec le plus grand soin afin que l'objet soit restitué au plus près de son origine. Il est souvent question de réversibilité, c'est-à-dire que tous les matériaux d'apport et les gestes sont temporaires et peuvent être annulés à tout moment. C'est une notion utopique bien sûr, car des particules non visibles vont forcément être perdues ou dénaturées dès lors qu'il y a manipulation, mais le praticien s'engage à approcher cette éthique le plus fidèlement possible.

La gomme gélane évite les auréoles tout en apportant l'humidité nécessaire au décollement de cette page de garde afin d'accéder à la reliure. Les supports de couture sont rompus, et l'accès à la reliure permet de les restaurer pour manipuler ce livre à nouveau. ©Ségolène Girard

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